Le vide et le plein
Florine
5/27/20253 min read


On a créé une société & des gens, des êtres, allergiques au vide…
On nous a créé une peur du vide … et à la fois une culpabilité à recevoir…
Bon.. et avec tout ça, qu’est-ce qu’on fait ?!
Prenons les choses dans un sens différent, pour une fois… Le vide. Ce graaaaaand vide qui fait si peur…
& si on l’osait ?
Si on l’apprivoisait ?
Parce que, finalement, & si c’était de lui que découlait le plein…
Ce fameux plein
Tant attendu, voulu, espéré … ce plein qu’on cherche, partout & par tous les moyens : qu’on veut avoir, recevoir, manifester, créer …
Ce plein on aime le voir, ça rassure … et pourtant…
Trop plein d’une foule, un soir de fête,
Trop plein d’une table, d’une assiette alors qu’on a déjà plus faim,
Trop plein de questions alors qu’on aimerait un silence,
Trop plein de bruits, de sons, d’éclats, alors qu’on cherche son propre rythme…
Trop pleins…
Alors… dans ces circonstances…fait-il toujours aussi peur, ce vide ?!…
Parce que le vide, c’est aussi
Un bureau rangé, sans piles de papiers à traiter,
Un temps seul(e) au bord de l’eau, d’une forêt, au jardin,
Un temps pour se retrouver…
Un trottoir dégagé où on peut se permettre d’esquisser trois pas de danse,
Un silence qui accueille la douleur sans la juger, sans l’évincer, sans vouloir la remplacer,
Mais juste y être présent …
Le vide n’est pas opposé au plein,
Il en est une étape,
L’étape première,
Comme une oeuvre au noir,
Qui prépare,
L’espace et le temps,
Pour accueillir,
En un lieu propre, net, libéré et prêt à recevoir,
Ce que l’Univers, la Vie, la Magie,
Veut t’apporter …
Le vide, de temps et d’espace, te permet de préparer… te préparer…
Tu ne vas pas planter des graines en plein milieu de la pelouse,
Il faut d’abord préparer ta terre, défricher un endroit, y enlever ce qui était là avant,
Pour le laisser vide,
Prêt à recevoir ce que tu sèmes, pour après.
C’est pareil en toi,
Ce que tu appelles ne peut venir que si l’espace est fait,
Ce n’est pas ce que tu souhaites que tu dois créer,
Mais cet espace en toi,
Sans attentes, sans manques,
Mais simplement prêt, et disponible : donc vide.
A partir de là, de cet espace (temps) sans rien,
de cette feuille blanche que tu oses devenir,
les couleurs peuvent apparaître, un dessin,
puis peu à peu le tableau prends forme,
la mélodie se crée, se tisse,
et alors on se remplit.
De sons, d'images, de couleurs,
qui deviennent nous.
Le plein est venu et comme tout est cycle,
il faudra à un moment arranger une couleur,
retoucher un détail,
puis recommencer, ailleurs,
en un autre espace,
à faire le vide,
afin d'appeler le plein...
Le vide ne se pense pas. (sauf si tu as envie d'essayer de penser à ne pas penser...)
Pour nous il se vit. Il se crée, avec les mains. Avec le corps. Avec l’espace autour de toi.
Alors voici une proposition d'exploration. On essaye ?!
1- Choisis un endroit de ton quotidien.
Un petit coin de ton bureau, ta table de nuit, une étagère, un sac, une armoire…
Un espace rempli, voire un peu encombré, même légèrement.
2- Ose retirer…. tout !
Un à un, dépose les objets ailleurs. Plie, range et nettoie la surface en restant en présence.
Respire. Regarde ce vide devant toi.
3- Reste là. Ne re-remplis pas tout de suite.
Observe comment tu te sens. Ce que ça bouge en toi.
Ce qui résiste. Ce qui s’ouvre…
4- voilà ce qu'il se passe :
Tu retires ton énergie de ce qui ne te sert plus.
Tu crées un espace pour revenir à toi, en toi
Ce vide est le terreau du renouveau, d'un futur plein, plus aligné, plus harmonieux, plus toi...
5- Et seulement quand ce sera juste en toi,
choisis un seul objet à remettre
Un objet qui a du sens. Qui te ressource. Qui t’ancre.
Ou : ranges tes vêtements un à un, en vérifiant bien que tu les aimes d'amour et que tu vas les remettre de façon sûre et certaine... & si ce n'est pas un grand oui : on attend... il peut patienter à un autre endroit.
Comment ca va ?! Tu as créé du vide...
C'est un acte très simple...et profond.
Créer du vide matériel, c’est offrir à ton corps un signal clair :
Tu peux te reposer. Tu peux revenir à l’essentiel.
Et c’est dans ce genre de micro-gestes que tu reprends ta place.
Dans l’espace. Dans ta vie.
Et dans le mouvement de ta vérité.